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mardi, 11 mai 2010

Mise en abyme comic

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Comique, certes, mais sanglante également. Vous l'aurez deviné, Kick Ass est au menu aujourd'hui. Encore un film de super-héros inspiré d'un comic-book ? Oui et non. Si c'est bien à une adaptation d'un comics de Mark Millar & John Romita Jr. (2008) que nous avons affaire, point de véritable super-héros ici. C'est même tout le propos de ce long-métrage de Matthew Vaughn, déjanté et ultraviolent (classé Restricted aux Etats-Unis), mettant en scène une remarquable auto-ironie désabusée sur le monde de l'imaginaire adolescent. Le tout porté par une bande originale décapante (Stand Up et Omen de Prodigy vont résonner longtemps).

 

Dave Lizewski (Aaron Jonhson) est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom - Kick-Ass - se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Il fera pourtant la rencontre de trois autres super-héros également déterminés à faire régner la justice.

 

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vendredi, 23 avril 2010

Blast Up !

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A l'occasion de la sortie de leur dernier album, Rise Up, revenons, un tant soit peu, sur l'un des meilleurs groupes de rap américain de la décennie 90 : Cypress Hill. Le trio de Los Angeles prouve une nouvelle fois, à l'instar des Beastie Boys, que leur rap est bien plus rock que bon nombre de nouvelles formations « pop-rock » pauvrettes et gentillettes, et bien moins bling-bling que la plupart des rappeurs nouvelle génération. Ils seront, d'ailleurs, présent au Rock-en-Seine 2010.

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lundi, 19 avril 2010

Désillusions retrouvées

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Cela faisait longtemps ! Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu un film nous embarquer avec brio dans un déluge de destins croisés, tous aussi dramatiques les uns que les autres. Il faut remonter au sublime Magnolia de Paul Thomas Anderson pour se remémorer une telle maîtrise du sujet. Mais point de Los Angeles sous une pluie de grenouilles, ici. Ajami est un thriller se déroulant dans le quartier éponyme et cosmopolite de Jaffa, non loin de Tel-Aviv. Aux commandes le juif israélien Yaron Shani (également interprète de Binj le cuistot) et le chrétien palestinien Scandar Copti (à gauche sur la photo suivante) signent une œuvre noir, au terme de laquelle on se demande à quoi se rattacher pour avancer sans lâcher prise.

 

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dimanche, 21 mars 2010

En route vers une VIème République (?)

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"Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations suivantes." Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen en préambule de la Constitution de l'An I

 

" Aucune Constitution n'est restée telle qu'elle a été faite. Sa marche est toujours subordonnée aux hommes et aux circonstances   " Napoléon

 

N'est-il pas temps de changer de République, ainsi que le préconise le professeur de science politique Bastien François auteur, avec Arnaud Montebourg, de La Constitution de la 6ème République. Réconcilier les Français avec la démocratie, (Paris, Odile Jacob, 2005) ?

 

Eléments de réponses dans la suite.

 

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samedi, 06 mars 2010

Le paradigme de Michigan

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Alors que la campagne pour les élections régionales bat son plein (rires), voici une théorie, parmi d'autres, du comportement des électeurs.

 

A travers l'ouvrage The American Voter, les chercheurs de l'université de Michigan développent la théorie de l'électeur rationnel en s'appuyant sur des enquêtes nationales aux Etats-Unis, réalisées la veille et le lendemain de chaque élection présidentielle de 1948 à 1956, où l'on interroge environ 2000 individus représentatifs des électeurs. Ils mettent en avant la psychologie individuelle et les perceptions politiques de ces derniers pour expliquer la signification de leurs votes.

 

De fait, ce que l'on appellera le paradigme de Michigan se développe sur la base de deux facteurs : l'identification partisane et le contexte électoral.

 

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samedi, 20 février 2010

1+1=1

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Aucune pierre ne sera posée sur ma tombe

Et mon nom gravé nulle part,

Pas d'épitaphe pour ceux qui ne tiennent pas leur promesse

Et une promesse ne fut pas tenue

Pas d'épitaphe pour ceux qui gardent le silence

Et le silence fut gardé.

L'enfance est un couteau planté dans la gorge

On ne le retire pas facilement


Tels sont les derniers mots qu'une morte, Nawal, laisse à ses deux enfants, Jeanne et Simon après une existence jalonnée de mystères et de silences. Elle leur lègue également, par l'intermédiaire du notaire Hermile Lebel, un manteau avec le chiffre 72 au dos et un cahier rouge, mais surtout, deux lettres : une pour leur père soi-disant mort et une pour leur frère dont ils ignoraient l'existence jusqu'à ce jour funeste.

 

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vendredi, 12 février 2010

Enfants disparus au Salvador

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Ernestina et Erlinda Serrano Cruz étaient respectivement âgées de sept et trois ans lorsqu'elles ont disparu le 2 juin 1982. D'après des témoins, les deux sœurs ont été capturées par l'armée salvadorienne à Chalatenango durant le conflit armé qui a déchiré le pays de 1980 à 1992. Les fillettes font partie des quelques 700 enfants disparus pendant le conflit.

 

Comme dans de nombreux cas, la première plainte a été déposée en 1993 à la fin du conflit par leur mère, Maria Victoria Cruz Franco, auprès du tribunal de première instance de Chalatenango. Sans succès : la procédure judiciaire n'a pas progressé.

 

En février 2003, la Commission interaméricaine des droits de l'homme a recommandé à l'Etat salvadorien l'ouverture d'une enquête approfondie, impartiale et efficace en vue de retrouver les deux filles et de déférer à la justice les responsables présumés de leur disparition forcée.

 

 

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L'Etat salvadorien n'a suivi aucune des recommandations. La Commission a donc, en juin 2003, soumis l'affaire à la Cour interaméricaine des droits de l'homme. Le 1er mars 2005, cette dernière a ordonné aux autorités salvadoriennes de créer une commission nationale chargée de rechercher les enfants disparus, ainsi qu'une base de données ADN destinée à permettre leur identification.

 

Une commission a bien été mise en place, mais elle ne répond pas aux prescriptions de la Cour. En revanche, aucune mesure n'a visiblement été prise pour créer la base de données ADN.

 

Sylvain Métafiot


Source : Amnesty International

 

dimanche, 31 janvier 2010

Le paradoxe de l’autoréférence : c’est celui qui dit qui n’y est pas

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On se souvient de l'insupportable menteur qui ne ment pas dans la mesure où il ment et qui ment dans la mesure où il ne ment pas. Le paradoxe de Grelling est comme le menteur un paradoxe de l'autoréférence issu du fait qu'un énoncé, parce que situé sur deux plans, se contredit lui-même.

 

Grelling divise les adjectifs en autologiques et en hétérologiques. Les adjectifs autologiques possèdent eux-mêmes la propriété qu'ils décrivent. Ainsi, « bref » est bref, « pentasyllabique » a cinq syllabes. En revanche, « long » n'est pas long, « bisyllabique » n'a pas deux syllabes. Ils sont hétérologiques.

 

Maintenant, on se pose la question de savoir si « hétérologique » est autologique ou hétérologique. Si « hétérologique » est hétérologique, alors il est autologique puisqu'il possède la propriété qu'il décrit, mais si « hétérologique » est autologique, alors il est hétérologique puisqu'il ne possède pas la propriété qu'il décrit. « Hétérologique » est autologique dans la mesure où il est hétérologique et hétérologique dans la mesure où il est autologique.

 

J'ai la tête qui tourne...

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Sylvain Métafiot

 

vendredi, 22 janvier 2010

Goffman et les stigmates

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Tout d'abord un peu d'étymologie : stigmate vient du grec et veut dire « marque physique d'infamie ». Dans la tradition chrétienne cela désigne la marque du Christ. Goffman va analyser les stigmates dans le premier sens en se demandant comment des individus possèdent des signes qui les empêchent d'être pleinement acceptés par la société.

 

 

Stigmate et activité sociale


Lorsqu'on rencontre des individus on va tout de suite les ranger dans certaines catégories (hommes, femmes, âgées, jeunes, rappeur, fonctionnaire, etc.). Il y a donc une identité sociale apparente qui peut orienter les rapports sociaux. En revanche, il peut y avoir des personnes possédant des signes stigmatisant. Les signes deviennent stigmates lorsqu'ils correspondent à des stéréotypes sociaux : monstruosité du corps, tares de caractère, caractéristiques ethniques. Mais les stigmates évoluent de la même façon que les mœurs et les esprits évoluent. Il peut également y avoir des stigmates plus ou moins cachés comme des traits de caractère non apparents.

 

La discrimination apparaît quand le stigmate est mis à jour par rapport au « normal ». Pourtant le « normal » est évolutif, donc le stigmate également. Tout cela évolue en fonction des normes idéologiques : les représentations sociales des célibataires et des homosexuels se sont profondément transformé au fil des années.

 

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Comment les stigmatisés réagissent-ils à ces discriminations ? Ils sont confrontés à un problème d'identité. De fait, on peut essayer de corriger le stigmate comme Michaël Jackson qui pensait qu'être noir être infamant et donc en recourant à la chirurgie esthétique pour devenir blanc, quitte à avoir une tête de cadavre... Sinon, on peut essayer de maîtriser des domaines d'activité qui sont interdits : par exemple, les noirs américains n'avaient pas le droit d'aller à la guerre. Plus radicalement, on peut aussi se couper de la réalité. D'un autre coté, le stigmate peut servir à obtenir de petits profits : « on m'a refusé ce poste parce que je suis une femme arabe », etc. On peut aussi renverser le stigmate : les noirs américains (encore eux !) ont renversés leur « stigmate » dans les années 1960, c'était une fierté et non une infamie d'être noir.

 

Le problème c'est le contacte entre les gens « normaux » et les gens stigmatisés, car ce dernier ne sait pas comment il va être accueilli, en terme de regard notamment. Les stigmatisés vont essayer de contrôler ce qui va les trahir et faire bonne impression. Beaucoup de gestes peuvent prendre des proportions extraordinaires de la part d'un stigmatisé (ne pas bégayer, marcher correctement, etc.). A l'inverse, d'autres gestes peuvent êtres excusés à cause d'un handicap (on ne reprochera pas à un manchot de ne pas serrer la bonne main pour dire bonjour). Ce sont des interactions flottantes et angoissées. Un stigmatisé doit adopter un comportement spécifique à intégrer, soit en adhérant à une association, à des réseaux, à des communautés de stigmatisés. Ils doivent s'organiser et représenter leur communauté en élargissant leurs relations sociales pour ne pas restés repliés sur soi-même de façon communautariste.

 

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Contrôle de l'information


Quand quelqu'un possède un stigmate il est discrédité, sauf si le stigmate n'est pas automatiquement visible. L'individu va donc apprendre à contrôler les informations individuelles, normées, flexibles et durables. Dans nos sociétés contemporaines être illettré est un stigmate mais certaines personnes arrivent à la cacher. Elles arrivent à cacher des informations en fonction des interactions avec les autres. On est dans une logique de dissimulation où les gens « normaux » n'arrivent pas à déchiffrer l'information cachée. Il y a une tension entre l'identité sociale réelle et l'identité virtuelle du stigmatisé. Certains stigmates peuvent ne jamais être révélés. La capacité à masquer l'information va dépendre des contextes et des interlocuteurs. Parfois on cherche à cacher l'information mais le stigmate est dévoilé et cela peut introduire du discrédit.

 

Afin de masquer un stigmate on peut effacer ou dissimuler tout signe révélateur, faire passer le stigmate pour un autre moins grave. On peut aussi se confesser à des amis pour en faire des alliés. Ainsi, la définition du stigmate se trouve en observant le « normal ». Sa différence se comprend par rapport à la norme. Par exemple, pour Goffman, le « normal » aux Etats-Unis c'est l'homme blanc, hétérosexuel, nordique, diplômé d'université, travaillant à temps plein, protestant et faisant du sport. Donc, par rapport à la norme le stigmate va être plus ou moins important. La distance à la norme va aussi déterminer l'importance de dissimulation du stigmate ou de son renversement (la revendication).

 

Plus on est proche de la norme, moins on a à renverser le stigmate et moins celui-ci sera choquant.

 

Sylvain Métafiot

 

mardi, 12 janvier 2010

Une offre qu’il ne pourra pas refuser

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Il fait chaud, trop chaud, dans cette immense plaine aride qu'on appelle l'Australie, ce pays au bord de l'explosion. La chaleur suffocante semble figer les corps sur place ainsi que leur environnement exceptionnel (« foutu pays ! »). La sueur crasse se mêle au dégout qui se lit sur les visages du capitaine Stanley (excellent Ray Winstone) et de Charlie Burns (Guy Pearce). Ces deux hommes déterminés, aux deux extrémités de la loi, passent un marché secret et décisif. C'est le début de ce western impitoyable, The proposition, déployant une énergie féroce et mortifère.

 

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